Actualités en marché public – arrêt du Conseil d’Etat

En cette période peu prolifique sur le plan jurisprudentiel, le Conseil d’État a publié une décision (arrêt n°247.427 du 20 avril 2020) rappelant quelques principes en matière de marchés publics.

L’intervention devant le Conseil d’Etat en cas de demande de suspension

Comme le rappelle le Conseil d’État : « la demande en intervention peut être introduite jusqu’à l’audience au cours de laquelle il sera statué sur la demande de suspension ». 

Les statuts de la personne morale intervenant à la procédure peuvent encore être déposés lors de l’audience.

La régularité d’une offre ne peut être remise en cause

En cas de litige, l’adjudicateur qui a déclaré l’offre du demandeur régulière revient fréquemment sur sa propre appréciation.

En extrême urgence, comme le rappelle le Conseil d’État :  » Lorsqu’est invoquée une exception d’irrecevabilité déduite d’une irrégularité de l’offre de la partie requérante qui n’a pas été préalablement décelée par le pouvoir adjudicateur, il n’appartient pas au Conseil d’État de déclarer cette offre irrégulière alors que le pouvoir adjudicateur ne l’a lui-même pas qualifiée de la sorte au cours de la procédure d’attribution du marché litigieux. Pour cette raison, il n’a pas à vérifier si l’offre des requérantes est entachée des irrégularités que dénonce l’intervenante ».

Une irrégularité a posteriori de l’offre du demandeur n’est dès lors pas envisageable.

Le non-respect des prescriptions techniques

Le Conseil d’État rappelle la nécessité :

  • d’un examen réel de la régularité de l’offre ;
  • et en cas de non-conformité de l’offre par rapport aux prescriptions techniques, l’exigence de motivation.

« Il peut être admis que la régularité d’une offre ne doive pas faire l’objet d’une motivation formelle lorsque l’examen de celle-ci ne révèle pas de non-conformité. En l’espèce, toutefois, la non-conformité de l’offre par rapport aux prescriptions techniques, laquelle s’avère patente, paraît imposer au pouvoir adjudicateur de prendre position à cet égard et d’expliquer sa décision par des
motifs pertinents en droit et en fait. La formulation d’une telle exigence n’équivaut pas, comme le soutient la partie intervenante, à imposer que le pouvoir adjudicateur énonce les motifs des motifs de sa décision ».

À défaut, la décision peut être ( comme ce fut le cas en l’espèce) suspendue.

Et que vous soyez un soumissionnaire évincé ou un adjudicateur confronté à un recours au Conseil d’État, notre cabinet peut assurer votre défense.

 

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